une soirée .. chaude (pv Irvine)

Debbie marchait doucement en plein milieu de la ruelle sombre qui débouchait sur le fantasia. Le bruit sec que faisait ses talons sur le bitume était le seul qui venait perturber le lugubre silence de la ville. Bien que la rumeur des voitures au loin arrivait à ses oreilles, Debbie trouvait l'atmosphère pesante. Elle avait entendu parler de ce club, enfin club .. c'était au sens très large du terme, elle se doutait bien que vu l'enseigne, il ne pouvait pas s'agir d'une boîte chic où les jeunes s'amusent ... là, on s'éclataient différemment.

Elle poussa la porte et se retrouva plongée dans un amas de pervers focalisés sur les danseuses et autres putains. Dans l'air flottait une légère fumée ainsi qu'un parfum poudré .. Debbie se rappela l'une de ses soirée dans un club de Paris .. la simple image de cette femme dansant sur ses genoux lui retourna l'estomac.

Elle s'avança doucement en direction du bar, sa robe rouge venant casser avec les habituelles tenues noires. Elle passa une main dans ses cheveux lâchés, ses doigts parcouraient les multiples boucles qui composaient sa chevelure blonde. Elle arriva enfin au comptoir humide, s'assit sur un tabouret, une fesse presque dans le vide, regarda le barman droit dans les yeux, lui adressa un demi-sourire avant de passer sa commande.

"Un martini on the rocks, s'il vous plait."

Après son premier regard, ses yeux se firent moins insolents. Elle passa involontairement sa langue sur sa lèvre supérieure et scruta les environs .. les seuls hommes dans la pièces n'étaient que des bêtes assoifés de belle chair, et les femmes, elles n'étaient pas vraiment à son goût, non .. trop provoncantes ! Elle préférait une féminité à peine dévoilée, une certaine pudeur ...

Elle reposa ainsi ses yeux sur le barman .. il était jeune, enfin jeune, tout dépendait du point de vue; beau garçon et doté d'un regard électrisant .. plus elle se sentait attirée par ses traits, plus elle le regardait et plus elle lui trouvait du charme .. un cercle vicieux dont elle n'était pas prête de se sortir.

[ Chaude ? .... hum faudra la mériter alors ... ]

Une entrée nonchalante.

Le rouge de sa robe, trop flash pour que le tape-à-l'oeil de celle ci soit le fruit du hasard.

Lorsque la porte se refermit, que le courant d'air froid se dissipa avec la fermeture de la lourde porte, le barman s'appercu que la femme étais seule, et qu'elle venait vers lui.

* Me voila encore transformé en récéptioniste pour putain en manque de gangbang hardcore et de sodomie... *

Cette simple pensée des plus primaires, suffit à jeter un oeil à la nouvelle, qui partait déjà avec les deux clients qui lui avaient demander le champagne. Le visage du maitre des boissons se fit un peu plus grave, lorsqu'en même temps que le départ de ses clients, il s'aperçu de l'état de la table où ils se trouvaient, tout ce gachis de champagne, pour un simple numéro... Plus il restait ici, plus Irvine se disait qu'il devait changer de job.

C'est à ce moment là que, miss reine du monde, comme son esprit l'avait déjà catégorisé dans la plus simple politesse, dans un ton froid, droit dans les yeux lui demanda une boisson peu ordinaire pour un tel lieux. Il ne voyait dans cette femme, avec ce demin sourrire et se regard, qu'une provocation d'un jeune femme s'imaginant que parce qu'il travail ici il ne sait pas ce qu'est une boisson. Tant d'insolence et de dénigrement dans ces yeux, cela le mettais presque hors de lui, surtout qu'il était sûr qu'avant la fin de la soirée elle serait entrain de se faire défoncer violement, avec toute la brutalité animale d'un homme en rut, pendant qu'un autre dans la perversité du lieu, se ferait plaisir de tacher de blanc le visage d'ange démoniaquement pervers, tandis que les larmes de la douleur dilueraient le liquide sucré.

Provocation physique sous petite attitude mignonne, faux regard enfantin, fausse petite fille, vrai salope, l'horrible image éveilla les pulsions masculine du barman, qu'il chassa tel que lui a enseigner la civilisation et le savoir vivre, en prenant dans le bac une grande boule de glace qu'il glissa dans un verre à old fashioned.
Elle l'avait narguer, persuadée qu'il ne savait pas servir, il lui servit donc un martini bianco qu'il fit couler sur la boule, qui se fissura et se brisa à cause de la différence de température.

Il n'avait pas dit mot, n'avait pas sourit, mais avait r'envoyer dans son regard le défi, le charme qu'elle jouait sur lui...

Non seulement elle sentait que le regard du barman était en train de lui brûler la peau, mais en plus, celui-ci était amer, froid mais mystérieux .. Elle posa un doigt sur le verre que venait de lui servir l'homme ainsi de l'autre côté du bar, ils se faisaient face, au lieu de boire, la jeune femme faisait glisser la pulpe de son doigt sur le bord du verre, dévisageant celui qu'elle ne connaissait qu'elle ne pouvait appeler que par son métier...

D'autres hommes étaient venus prendre la place de ceux qui s'en allaient, satisfait de ce qu'ils avaient vu, touché ... Debbie ne supportait pas ce genre d'hommes, d'ailleurs les seules personnes avec qui elles couchaient pour de l'argent étaient des photographes, des stylistes .. elle n'aimait pas se rabaisser aux petites gens ...

"Merci .."

Ce mot venaient de glisser de ses lèvres. Elle n'utilisait que très rarement cette expression pour marquer sa gratitude, elle préférait se contenter d'un sourire et d'un hochement de la tête. Mais pourquoi donc sa langue s'était-elle déliée pour faire sortir ce son-là ?! Elle termina le mot par un bref sourire, se replongeant malgré elle dans son regard magnétique .. elle se sentait comme un petit morceau de fer attiré par un aimant terriblement puissant.

Elle battit des cils, une poussière venait de voler dans son oeil, elle frotta doucement sa paupière, mais déjà une larme était née au coin de son oeil .. faisant briller celui-ci tel un petit diamant étincellent. Enfin, après quelques frottements et battements de cils, la poussière quitta son oeil pour disparaître loin de la jeune femme .. Alors, après cette brève pause, elle se replongea dans sa contemplation, tout en se cachant derrière un masque de froideur. Son regard était distant et c'était à peine si un sourire en coin avec sa place sur ce visage.

"Excusez-moi, vous auriez quelque chose à grignotter ? Je n'ai pas dîner et j'ai un estomac fragile, voyez-vous."

Le ton n'était que poli, pas un sourire ne vint ponctuer la phrase, pas une lueur de gentillesse dans les yeux. Tout celà ne lui ressemblait pas, pourtant. En temps normal elle aimait parler, elle aimait rencontrer des gens et se mélanger dans un groupe .. mais ici, cette situation lui faisait bizarre, non, elle n'aimait pas .. du tout .. elle se sentait attirée, mais ne voulait l'avouer, comme si c'était indigne de sa part .. elle finit par céder et briser son expression figée par un sourire qui fit un peu tâche .. elle vira au rouge .. elle n'avait aucune raison de sourire, maintenant elle passait pour une grande folle qui sourit béatement pour rien .. non, non, non, elle ne pouvait l'accepter .. elle finit par cesser de lutter et se concentra, extrêmement gênée, sur son verre auquel elle n'avait toujours pas touché.

* C'est déjà ça elle est polie celle là au moins *

Irvine s'en retournait rapidement à ses occupations, sans plus faire attention à la jeune femme, il essuya avec un chiffon légèrement humide la surface du massif meuble en chène, prennant entre ses doigts les verres, encore glacés et dégoulinants, des pervers qui retournaient déjà sniffer les culottes trempées des plus grosses salopes et perverses du lieu.
Le barman, sans être maniaque, aimait garder son petit nid douillet, son bar, son territoire, aussi propre et soigné, aussi agréable, doux et immuable qu'il considerait l'être lui même. Il servit rapidement les autres clients qui venaient prendre la place de ceux qui étaient partis.

Quelque soit la fille qui danse, quelque soit la musique qui se joue, quelque soit l'incitation au plaisir ; lavant les verres sales, essuyant d'un geste habile les dernières traces d'eau sur ces mêmes verres, avant de les ranger au dessus de lui, sur le rack ; des gestes souples, la simple grâce de l'homme qui sait ce qu'il fait, il aimait considerer ce petit ilot de bois comme un refuge civilisé et stable en territoire de luxure et de provocation, d'argent et de secret.
Certes il appréciait les formes généreuses, certes il appréciait les lèvres pulpeuses, certes il appréciait les déhanchés sensuellement sulfureux, mais la vue perpetuelle de ces scènes, le magnétisme du lieu était loin de celui du premier jour.

Des filles il en avait vu des dizaines, des centaines peu être, des salopes, des perverses qui s'ignorent, des pétasses extraverties, des gothiques SM, des dominatrices, des esclaves, il les avait servie, avant d'entendre leur histoire. Toujours le même genre, elle raconte leur vie, puis demande si par hasard il cherche une fille, pasqu'elle est tentée... toujours pareil, toujours le même baratin.
Alors lorsqu'une fille joue des cils comme si elle voulait d'un battement essayer de le tuer sur place, il en riait interieurement.

Debbie a écrit:: "Excusez-moi, vous auriez quelque chose à grignotter ? Je n'ai pas dîner et j'ai un estomac fragile, voyez-vous."

* Punaise, déjà tu me prend pour un con, mais il y a pas marquer "Ristorante" sur la porte que je sache ! *

Il n'avait pas avaler ce mouvement des hanches, ce mouvement aimant qui essaye d'attirer tous les yeux de la pièces vers ces fesses, il n'avait pas avaler ce regard de defis, il n'avait pas avaler être dénigrer et encore moins par une femme, lui qui les tiens si souvent dans sa main, se joue d'elle comme on se joue d'un mauvais film. Une putain qui s'assoie sur un tabouret de club comme on s'instale à un grand bar sur les champs, une robe rouge de star pour une fille de joie, se comportement hautain, et cette espèce de lueur dans l'oeil, comme si elle essayait de jouer de lui, autant qu'il le fait des femmes.
Il avait devant lui le stéréotype de la femme fatale.
Se retournant, se baissant pour regarder ce qu'il lui restait dans le frigo à cocktail, avant de revenir en un éclair devant la demoiselle.

" Il me reste des fruits ou des apéritifs classiques, je ne sert aucun repas. "

Malgrès sa rancoeur, il se devait de lui donner un point, elle savait ce qu'elle buvait, elle savait comment boire. Peu être valait elle mieux que les autres apres tout.

Elle avait très bien senti sin hostilité lorsqu'elle lui avait demandé quelque chose à manger .. c'est vrai que ce n'était pas malin, mais elle était déjà allée chez le médecin la semaine précédente pour des douleurs à l'estomac .. il lui avait bien dit que c'était la sonnette d'alarme et que la prochaine étape était l'ulcère, mais elle ne voulait rien etendre .. enfin, elle s'était dit qu'avec un peu de chance, elle pourrait discrètement prendre soin de cet estomac et de ce foie .. elle avait été un peu naïve de le croire ..

Le barman lui répondit cependant qu'il lui restait des fruits ainsi que des apéritifs simples, mais la jeune femme était déjà prête à partir. Elle avala son verre, attrapa son sac à main et sortit un billet et quelques pièces qu'elle posa sur le comptoir. Elle regarda le jeune homme droit dans les yeux puis lui dit, lentement, d'une voix légèrement mélancolique :

"Je ne vais pas vous ennuyer plus longtemps, je n'avais rien à faire ici .. cependant je sens que je repasserai .. à plus tard, peut-être."

Elle laissa donc derrière elle le billet et la monnaie, sur ce comptoir brillant où déjà une autre avait pris sa place, sûrement une danseuse assoifée ..
Elle sortit dans le froid de la nuit et regarda autour d'elle : personne en vue, la ruelle était déserte. Elle s'arrêta un peu plus loin et sortit de son sac une cigarette qu'elle alluma. Elle ne voulait même pas fumer, elle ne fumait pas d'ailleurs, ces clopes et ce briquet noir étaient ceux d'un homme avec qui elle avait passé le début de la soirée .. Elle écrasa la cigarette contre le mur et repartit en direction de la grande avenue, chercher quelque chose à manger ....

Une heure plus tard, Debbie se retrouvait au même endroit, celui où elle avait écrasé la clope .. elle tardait à rentrer dans le bâtiment, elle ne savait pas vraiment où d'autre aller pour boire, là au moins elle savait qu'ils savaient servir un martini .. elle finit par céder au froid et pénétra doucement dans le fantasia.
L'odeur n'avait pas changé, toujours ce parfum poudré qui envahissait le lieu, rendant l'air presque trop lourd. Elle prit son temps avant d'arriver au bar, en effet il y avait de nouveaux danseurs, elle s'arrêta donc pour les regarder un instant, mais plus rien ne la touchait excepté cet homme, là-bas, derrière son comptoir, entrain de servir des consommations aux dégoûtants clients.

Arrivée à hauteur du bar, elle ne put réprimer un petit sourire, elle se trouvait misérable, mais après tout, maintenant qu'elle était là, il vallait mieux qu'elle en profite. Elle s'assit donc, même tabouret qu'une heure plus tôt, et commanda, de sa voix mielleuse et sensuellement anglaise un autre martini on the rocks. Elle faisait pianoter ses ongles contre le bois du comptoir, attendant sa boisson favorite, tout en essayant de reconnaître l'air qui passait .. sûrement une de ses chansons qu'on trouve partout dans ce genre d'endroit .. les lumières lui faisaient mal aux yeux aussi attendit-elle en baissant le visage, afin de n'être plus aussi aveuglée.

Il venait juste de se retourner, encore une fois le travail, son petit amour, l'appelait, son bar assiégé par une nouvelle horde d'assoifé, cependant jamais il ne saura si ce qu'ils veulent boire est réellement ce qu'Irvine peu leur servir.
Lorsqu'il eu enfin finit de servir, il se retourna vers la femme en rouge. Elle venait de se lever, laissant trois fois le prix de sa boisson.

Il l'avait vexé, la première cliente insatisfaite depuis longtemps. Il n'aurait pas dût, peu être l'avait il mal juger, peu être était elle réelement une cliente ?
Elle reviendrait, c'est son seul espoir de se racheter, cependant il n'oublierait pas le leger dédain. Il lui servirait à manger, il se le devait pensait il, elle a payer beaucoup trop, j'ai été salop.

* Il me reste des mangues, je peu faire un hérisson. Mais si elle aime pas la mangue ? *

Elle fermait la porte, ca y est elle était dehors.
Quelques instants, une autre robe rouge venait de s'installer à ce même siège, à la couleur le bartender se retourna en un éclair, près à servir un autre martini, il avait déjà rincer le verre, mais il n'était pas rangé, juste posé sur le bord de l'évier.

" Hey, tu m'envoies une bouteille d'eau ? il y a plus d'eau dans ce putain de vestiaire. "

Une danseuse, comme les autres, une robe de scène, simple et rouge, the girl in red, fantasme de trop de clients, Irvine attrapa une bouteille dans ce même frigo où il avait regarder pour les fruits.

" Oui tiens, il y a une fuite, le plombier serra là dès la fermeture si tu veux attendre pour prendre une douche.

" Ouai, j'attendrai, de toute façon la table 12 me cole un peu trop, pas envie de sortir trop vite ce soir. "

Toujours le même genre d'histoire, tous les jours une autre met du temps avant de sortir, de temps en temps, il en accompagne une en sortant, bras dessus bras dessous, ca en décourage plus d'un, car lui, il est sobre. Mais pour une fois qu'il avait une cliente respectable, il a merdé. Il n'avait pas oublier, elle reviendra.

* J'ai de l'ananas, elle doit aimer l'ananas, mais peu être qu'elle aime pas quand il baigne dans le grand marnier et la napoléon. *

Ca faisait à peine une demi heure qu'elle était partie, la relève. Enfin... c'était plutot une catastrophe, m'enfin cela lui donnait le temps d'aller faire une pause, de prendre le temps de fumer une clope, s'arreter au petit coin. Ou comme aujourd'hui de courrir rapidement au petit night and day.

* Je vais pas lui donner une orange quand même, et encore moins des cacahuètes, je crois qu'il y a des légumes ici, et de la glace. Ça tombe bien, j'étais à cour de sorbet *

Quelques minutes plus tard, le barman était déjà de retour à l'arrière du bar, il mettait de coté le verre et la salade, sous un chiffon. C'était pas grand chose, mais il se devait de le faire. Il avait déjà ranger une dizaine de pot de glaces, qu'il avait payer avec la carte du club, le patron ne verra pas qu'il avait ajouter aux glaces habituelles un pot de sorbet citron.

* Un plat leger, un dessert, j'espère que ca suffira *

Une heure à peine, une robe rouge entrait dans le bar. La revoila ? peu être, bien que la couleur attirait son regard, elle était trop loin pour savoir si c'était bien elle, une hésitation, un pas plus lent. Non, celle ci était trop intéréssée par le show, l'autre faisait tache dans le décor.
Une commande timide,mais douce. C'était elle.
Il retourna un instant dans l'arrière, pour ressortir le verre, la petite salade et la monnaie.

" Je pense que ceci vous appartient. De plus aujourd'hui la maison propose une petite salade et un dessert si vous voulez bien les acceptez. "

Il venait de reposer l'argent qu'elle avait laisser plutot, posant à coté le verre, qu'il venait de rincer, désormais emplie de la boisson commandée. La salade était derrière lui sur le comptoir, juste à coté de la machine à café ...

Le ton avait changé .. s'en vouslait-il ? Peut-être, ce n'était pas à exclure .. elle-même s'en voulait, elle avait hautaine depuis le départ, n'avait eu que des regards froids pour lui ainsi que des demi-sourires éteints. Il avait amené le verre empli ainsi que sa monnaie, Debbie eut un sourire, un vrai cette fois, ses yeux étaient illuminés, tous son visage rayonnait, quand elle souriait vraiment, elle était belle ... oui mais elle est toujours belle, mais très peu comme ça, cette beauté transpirait de pureté, de naïveté presque ...

Elle passa une main dans ses cheveux, elle ne pouvait pas accepter cet argent .. non .. mais elle avait p-e une idée .. oui mais, comment .. comment l'énoncer sans devenir rouge ? En effet, cet horrible défaut lui venait depuis toute petite : lorsqu'elle devait parler à un garçon, ses joues s'enflammaient et elle ne trouvait plus ses mots. Les années avaient passé, mais pas les rougeurs, ni la peur d'être remballée. Elle laissa donc sa proposition dans un coin de son cerveau et la sortirait un peu plus tard. Pour l'heure elle ne toucha pas à l'argent, préférant sirroter un peu de son alcool.

Le mot dessert avait résonné dans sa tête .. dessert, dessert, elle espérait secrètement qu'il s'agissait de sorbet, elle adorait le sorbet, c'était si bon, si frais .. si .. si si si merveilleux ! Elle n'osa pas parler tout de suite, lorsqu'il lui avait amené le verre elle avait répondu par un timide "merci", sans vraiment oser ajouter plus.
Cependant, après une autre gorgée de martini, elle finit par demander, d'une voix déjà plus gentille avec un visage plus reposé et moins agressif :

"J'aimerais savoir, euh ... dans les desserts, il y a du sorbet ?"

On aurait dit une enfant extrêmement timide, même si cette voix appartenait bel et bien à une magnifique jeune femme assise dans un cluc de strip-tease, sur un tabouret à côté d'un autre occupé par un habitué des lieux, sûrement. Elle regardait le barman, comme si personne n'était là, autour d'eux, elle venait de lui montrer, le temps d'une question, sa part fragile enfantile, terriblement craquante d'après certaines personnes.

Elle avait un peu froid, même si le lieu était chauffé par l'énergie des danseuses .. en fait, elle n'avait pas vraiment froid, elle frissonnait juste, et innocemment elle s'était dit que celà venait d'un début de rhume, alors que la raison pouvait être d'un tout autre registre.

Soudain, elle fut ramenée à la réalité des autres par une tape dans son dos .. un ivrogne, lui sembla-t-il, tirait violamment sur sa robe, voulant attirer son regard sur lui .. Elle n'eut même pas à ouvrir la bouche que celui ci lui tendit un billet d'une certaine somme .. ce qui avait tout l'air d'une invitation à être cochonne. La jeune femme repoussa l'homme avec un regard froid, elle se sentait mal d'être ainsi prise pour une .. femme de plaisir -restons poli si nous le voulons bien- .. l'homme avait bien compris qu'il n'obtiendrait rien d'elle, seulement il continuait de l'importuner .. elle ne le supporta pas .. elle se leva, tenta de rester calme avant de lui gueuler :

"Bastard, I'm not like that !"

Elle termina très digne et s'assit face au barman, ignorant les quelques têtes retournées vers elle. Elle termina son verre et demanda, de sa voix teintée de son accent anglais un autre verre. "La même chose" précisa-t-elle.

Un vrai sourrire.

Ici bas c'était chose si rare, elle qui l'avait rabaissé, le regardait désormais comme son égal. Il appréciait énormément ce changement radical de comportement, peu être était-ce parce qu'il avait réparer son insolence et son mauvais accueil, peu être avait elle aussi changer d'état d'esprit pendant cette heure.

Il ne saurait jamais, de toute facon quelle en était l'importance. Une occidentalle qui entre dans ce club pour autre chose qu'un travail, est rarement une personne qui reviendra, bien souvent ce ne sont que des femmes d'affaires, ou des personnes qui accompagnes les hommes d'affaires ; Managers, équipes de secrétariat, parfois simplement leur famille. Mais encore une fois, qu'importe la raison de sa venue ce soir, ce soir serait surement la dernière fois qu'il la verait.

Elle smblait interessée par le dessert, notament le sorbet. La chance de satisfaire une cliente exigente ne se présente pas aussi bien tous les soirs.

" Il m'arrive souvent d'utilisé dans les frozens daiquiris ou les frozens margaritas, un sorbet en plus de la liqueur pour remplacer la glace pillé. Ce qui permet d'alleger la quantité d'alccol tout en conservant un gout plus frais et encore plus sucré. Cependant, bien que ma spécialité soit les boissons, je me doit de connaitre d'autre utilisation de ce dont je dispose. "

La cuisine n'était pas son fort, il est vrai, cependant les flambés, les fruits en cocktails, ou bien un simple fruit arrosé d'une liqueur de fruit complémentaire était chose facile lorsqu'on maniait aussi régulièrement ces contenants de verre, précieuses enveloppes des délicieux contenus.

" Je pensais vous proposer un sorbet citron, arrosé du jus d'un citron et de vodka. Ou bien un hérisson de mangue servi avec les sorbets pêche abricot et mangue. Déformation proféssionelle oblige, j'avais penser y ajouter un coulis de mélange de Marie Brizard et de liqueur de pêche. Mais je peu également vous servir les sorbet seuls si vous le désirez, sont également à ma disposition les sorbets fraise, framboise, menthe, noix de coco et cassis, en plus de ceux déjà cités auparavant. "

Elle était vraiment douce avec ce sourrire, l'étrange beauté des occidentales, leurs formes naturellement généreuses, faisaient d'elles d'étranges beautées au visage enfantin sur corp de déesse. Nombreuses sont les danseuses de ce lieu qui payent pour leur ressembler, sans jamais parvenir au naturel et l'éléga ...

Debbie a écrit:: "Bastard, I'm not like that !"

...l'élégance anglaise.
Irvine sourit. Qu'importe le temps que les étrangers passaient au japon, ils revenaient souvent à leur langue maternelle en cas de situation délicate.
Irvine ne dit rien, cependant il n'avait pas quitter son sourrire, et rempli le verre désormais vide.

Debbie n'avait pu retenir les mots qui étaient venus spontanément à elle ... en anglais ! En effet, bien qu'elle avait passé déjà un certain temps au Japon, elle ne connaissait aucune insulte, elle ne connaissait que des expressions cochonnes dans ce domaine. Aussi, elle préférait envoyer un "bastard" et ne pas se tromper plutôt qu'un "suce-moi" et passer pour une idiote infinie .. elle avait bien compris que ce n'était pas une expression qu'on pouvait utiliser comme en anglais "bite me" et ne voulait pas qu'il comprenne de travers.

Lorsqu'elle retourna sur sa chaise et demanda la même chose, elle remarqua que le barman ne la regardait pas de travers, contrairement au pervers à présent un peu plus loin, qui lui lançait des regards bien noirs. Elle prit le verre en main, le regarda un long moment avant de le boire d'une traire : enfin elle était prête à vraiment boire .. Elle pianota sur le comptoir puis demanda, d'une voix calme à nouveau, sans accents de colère suite à ce qui venait de se passer :

"Je pense que je vais me laisser tenter par le sorbet citron avec la vodka, et puis .. juste pour savoir, vous terminez à quelle heure ?"

Elle avait demandé ça avec un réel naturel, elle qui redoutait le moment où ces mots lui échapperaient et où elle devrait prendre une désicion. Elle avait fini son verre et donc passait son doigt légèrement humidifé sur le bord de celui-ci, laissant ainsi percer quelques notes aléatoires. Elle comprit vite que la jeune pute à côté d'elle n'appréciait pas trop ce son car elle semblait ne pas pouvoir se concentrer sur son client .. son client vite rejoint par deux autres hommes .. Debbie fit claquer sa langue contre son palais puis fixa les étagères derrière le jeune homme .. elle trouvait ça absolument passionant : elle n'avait jamais eu l'occasion de travailler dans un bar et s'était toujours demandé ce que ça faisait de travailler ainsi, derrière un comptoir, et de gérer des clients parfois insatisfaisants.

Elle attendait le lourd verdict qu'il allait lui infliger .. peut-être ne se contentera-t-il pas d'un simple oui, peut-être l'abaissera-t-il avec jouissance, non .. il n'était pas comme ça, du moins c'est ce qu'elle pensait .. non, jamais il ne ferait ça ... du moins l'espérait-elle.

Debbie regarda autour d'elle, un vif éclat de l'autre côté de la salle attira son regard, elle pensait avoir reconnu quelqu'un, mais non, ce n'était qu'un miroir qui avait refleté l'un des spots de lumière vive. Elle continua à promener son regard ça et là dans la salle, elle avait peur de croiser le regard du barman, oui, elle avait peur .. ses mains tremblaient légèrement, aussi les gardait-elle sur ses genoux, les appuyant si fort contre ses cuisses que seuls des frissons trahissaient son angoisse ....... angoisse, c'était un bien grand mot, plutôt peur d'affronter l'autre. Il était rare qu'elle soit attirée par un homme, et pour une fois qu'elle en trouvait un, il fallait qu'elle se saborde avec des questions idiotes, décidémment, elle n'apprendrait jamais !

[désolée c'est nul, tout court et pas du tout intéressant, me rattrperai demain, promiiiiiiiiiiiiiiiis pardoooooooooooooooooooooooon]

Qui de la cliente ou du pervers semblait le plus désapointé ?

Nul ne le devinerais, mais le sourrire du barmanne cachait aucunement l'amusement de celui ci. Etait ce aujourd'hui un de ces jours où toute l'improbabilité du monde converge pour créer l'évenement ?
Dieu seul le sait.
Irvine se plongea dans son congelateur, pou en sortir le sorbet citron. Nan sans doigté, il s'empara d'un des citrons utilisés normalement pour les cocktails. En un instant, une rondelle, et le zeste de celle ci, furent séparés du reste, la rondelle gisait au fond d'une coupe, avant d'être ensevelie sous une boule de glace.
Le zeste, rejoind rapidement son corps lorsqu'il fut déposé sur la boule avant d'être gracieusement arrosé de grey goose.

La boule flottait presque dans le liquide, qui doucement s'imprégnait du gout de la glace, du citron. Une deuxième rondelle fut rapidement coupée, entaillée, glisser sur le rebord du verre, accompagnée d'une cuillère à café.

" Voila pour vous. "

Irvine fint de ne pas avoir entendu la requète.
Aucune impolitesse volontaire, il ne pouvait simplement pas se permettre de donner l'horraire de sortie des employés, surtout ici même, au bar. Ici même, les habitués le savent, le murs sont pervers, mais pas sourd.

" Je.. "

Hésitation, mademoiselle de nouveau était angoissée. Il ne lui ferait pas la remarque, mais il est sûr qu'il ne pouvait pas être sec avec elle, une femme de son possible rang ne se faisait pas rembarer par un vulgaire bartender. Mais les filles, ses collègues, ne pouvaient pas se faire violer par la moitié du bar pasqu'il a respecter la demande d'une cliente. Le sentiments de tiraillement, l'indécision, creusait en lui un puits de curiosité.

" Mes collègues, et moi même sortons tous en même temps, c'est pourquoi je ne puis me permettre de vous donner cette information. "

Son ton ne fut pas amer, ni blessant, enfin si tel fut le cas ce n'était pas le but. Son expression n'était pas froide, mais plutot désolée. Ses gestes, lorsqu'il rempli le verre de sa cliente étaient troublés.

" Cependant puis-je vous demander quel est la source de cette curiosité ? "

Les doigts de Debbie vinrent empoigner sa robe au niveau de ses cuisses et ses tendons, tendus évidemment, se firent voir .. elle se sentait bête. Soudain, elle eut très froid, comme une grande bourasque qui l'enveloppa, elle, pas les autres .. ni le barman, ni le pervers ... elle se sentait seule .. incroyablement seule. Elle avait la tête baissée, elle vit alors les mains du barman se rapprocher d'elle ... .. un espoir .. non, c'était pour le sorbet. Tout son corps, alors tendu comme un arc, se relacha ainsi que sa bouche qui libéra un tendre soupir.
Elle passa une main dans ses cheveux, ne regarda toujours pas le jeune homme en face d'elle, à peine séparé par un morceau de bois froid et humide, et enfonça la cuillère dans le sorbet et la resortit, une bonne bouchée sur sa surface creuse.

La cuillère eut un trajet des plus simples : de la coupe, elle s'éleva dans les airs pour finir sa course au bout des lèvres de la jeune femme. Lèvres qui s'entrouvrirent pour la laisser passer. Le métal fut ensuite acceuillit par une langue bien rose et regagna l'air libre quelques secondes plus tard.
La jeune femme était extrêmement perturbée, bien qu'elle se soit préparée à une éventuelle réponse, elle ne s'était pas doutée que celà ferait si mal à entendre. Elle respira bruyamment quelques minutes et, s'armant d'un courage déjà défaillant, leva les yeux vers le jeune homme dont elle ignorait toujours le nom .. C'est alors que, doucement, il lui posa une question de sa voix douce mais terriblement masculine, qui redonna leur éclat à ses yeux de biche ...

" Cependant puis-je vous demander quel est la source de cette curiosité ? "

La voix fit frissoner la jeune femme, elle sentit en son dos de petits frissons grandir, grandir et grandir encore jusqu'à parcourir son corps entier. Elle avait les lèvres entrouvertes, buvant chacune des paroles, chacun des mots. Doucement, elle sentit ses joues prendre feu, une si longue contemplation lui avait rappelé sa stupidité et le refus du jeune homme quelques minutes plus tôt.

Elle ne savait que répondre .. la vérité ? .. ou un mensonge ? .. peut-être qu'il préfèrerait ne pas savoir qu'elle voulait l'inviter quelque part .. mais en même temps, la vérité ne se ferait-elle pas savoir à un moment ou a un autre ? Mieux vallait être honnête dès le départ. Elle plongea son regard de braise dans les yeux impénétrables du jeune homme, se mrodilla la lèvre inférieure avant d'enfin, après une ultime inspiration, lui proposer :

"J'aimerais aller boire un verre avec vous .. maintenant, si vous ne le voulez pas ... faites-le moi savoir directement."

Elle laissa un autre gros billet sur la table, se leva, but son verre, avala une autre bouchée de sorbet et déposa une petite carte blanche sur le comptoir. Dessus on y lisait les informations suivantes : "Deborah Cooper, 04XXXXXX05".
Debbie sourit doucement au jeune homme et, tout en s'éloignant, lui fit comprendre qu'elle l'attendrait dehors jusqu'à ce qu'il se décide à s'en aller.
Alors qu'elle s'apprêtait à regagner l'air froid de l'extérieur, elle se retourna, ce qui eut comme effet de faire voler les mèches près de son visage, et lui dit :

"J'espère que vous ne terminez pas trop tard, vous et vos collègues."

Sur ce, elle regarda l'une des filles de joie qui séduisait un jeune garçon, sûrement à peine majeur, près de la porte. A peine sortie, elle se sentit incroyablement .. stupide ! Elle s'adossa contre un mur et enfonça ses mains dans ses poches .. elle y trouva une cigarette, elle pensait pourtant s'être débarrassée du pacquet .. sûrement l'une d'elle avait glissé et était tombée dans le fond de le poche de sa veste. Elle chercha dans ses poches un briquet ou quelque chose pour l'allumer mais resta sans résultat. Elle aurait bien voulu être une fumeuse dans ces cas-là .. c'est alors qu'elle se rappela le zippo qu'une amie lui avait offert .. peut-être serait-il dans son sac .. elle pria le ciel .. alors qu'en temps normal elle aurait jeté la chose en question dans le canivaux. Malheureusement, rien ne sortit du sac ... elle resta donc silencieusement adossée au mur, attendant la sortie du barman .. tout en espérant qu'il ne neigerait pas, il faisait assez froid comme ça, et le ciel était assez sombre aussi !!

[ Merci Melissa Mars pour m'avoir guéri de ma page blanche Smile

]

La voila déjà repartie.

Décidement, l'endroit n'était point fait pour elle, encore une fois sur la table un billet bien trop gros. Voila enfin une cliente aimée du patron. Irvine n'avait pas eu le temps de répondre à l'invitation, non qu'il n'en avait pas envie, elle était juste trop rapide, un courant d'air frais dans cette atmosphère étouffante.
Un numéro, un nom. Il avait tout, souf le temps. Il ne put s'empecher de parcours la salle des yeux, rapidement, les tables et les verres. Salle vide, verres pleins. Son travail était fait, il n'y avait pas grand chose à faire d'ici la prochaine demi heure.

Il se dirigea vers le téléphone, pour soulever l'appareil, regardant un papier colé dessous, avant de coller le combiné à son oreille, de marteller le clavier numérique.
Un bip. Puis un autre. Un troisième. Quattre. Répondra ou pas ?
Click :

" Ouai c'est Irvi, je te dérange ? "

Réponse brouillone de l'autre coté du fil. Il est assez désagréable de se faire réveiller par une sonnerie de téléphone quand on vient de se coucher.

" Non ? juste un peu ? ^^ Bon c'est cool alors, c'était pour savoir si ca te tentait de pas venir bosser demain, et de me remplacer pour la fin de soirée. "

Il est bon d'avoir des amis, surtout au boulot. Il a dit oui. L'autre bout de la ligne est encore dans le paté, mais il sera là. C'est bon de pouvoir compter sur quelqu'un.

" Merci, tu me sauves la mise tu sais là ? "

Pourquoi est ce que vos collègues finissent par vous connaitre ? au point de vous demander si elle est belle, alors qu'on leur demande juste un coup de main ... Peu être parce qu'ils ont raison, mais cela ne manque pas de faire sourrir l'intéréssé. Qui tout en remerciant, et saluant raccrocha. laissant la serveuse au commande en la saluant d'un geste de la main.
Le barman se dirigea rapidement dans le vestiaire, pour se débarrasser de cette tenue un peu trop connue. En un tour de main, un pentalon plus ordinaire, une chemise en lin, un veston de cuir avaient remplacer le gilet de velour rouge, la chemise blanche, et le pentalon de feutre.

En un éclair, sachet de tabac, feuilles et zippo, s'était introduit dans les poche vide du veston, en même temps que le porte feuille et le téléphone.
Le numéro de téléphone en main, Irvine retournait rapidement au bar, pour sortir par la porte de devant.
S'appretant à appeler, il remarqua que mademoiselle était juste là.

" Vous voulez du feu ? "

Une personne s'introduisit dans le club, Debbie ne la regarda pas, plus personne ne l'intéressait à présent, non, son esprit était occupé ailleurs, il était resté là, dans cet endroit trop chaud, trop etroit à son goût ...

La porte s'ouvrit .. Debbie retint sa respiration, son souffle s'était éteind et tout son corps était tendu, serait-ce ... ou alors ... ? Elle pria la ciel, mais ne regarda pas du tout dans cette direction, non, ses yeux étaient accrochés à cette porte qui s'ouvrait lentement. Et là, il apparut. Comme dans les films, suivit d'un nuage créé par la masse d'air chaud qui rencontre l'air froid. La jeune femme sourit, elle avait attendu mais le jeu en avait vallu la chandelle.

Le jeune homme s'approcha d'elle et lentement, articula quelques mots qui la firent sourire d'autant plus. Elle trouvait la situation assez amusante. Elle tendit la main qui tenait toujours la cigarette et lui répondit, d'une belle voix accompagnée d'un regard malicieux.

"Eh bien, je pense qu'il serait préférable que vous gardiez ceci, je ne fume pas du tout en vérité .. il me fallait juste un passe-temps."

Elle insista sur ces derniers mots, plongeant son regard de velour dans ses yeux virils. Elle fut parcourue par un frisson de désir, elle serra les cuisses tout en retenant sa respiration. Lorsqu'elle expira, un peu de vapeur vint s'élever devant elle, la faisant sourire. Elle avait envie de sourire lorsqu'elle était en sa présence, elle ne savait pas vraiment pourquoi, mais c'était comme ça et mieux vallait éviter d'essayer de comprendre.

Elle se redressa et s'éloigna un peu du mur. Elle le regarda tendrement, un petit sourire malicieux au bout des lèvres, des yeux rieurs et les joues rougies par le froid et la malice. Elle secoua la têre comme ça, pour remettre de l'ordre dans ses cheveux -piètre technique, mais bon- mais aussi pour "aérer" ses idées.
Elle s'approcha doucement de lui, ses talons brisant le silence qui était encore entre eux. Elle fit encore deux pas et arriva à sa hauteur, le frôlant presque, sentant son souffle se mélanger dans l'air qu'elle inspirait.

"Vous venez boire un verre à la maison ? Faudra marcher un peu, mais ce n'est pas très loin."

Elle avait dit a la maison avec une intonnation différente, ces mots s'étaient différencier des autres, sa langue avait claqué avec le son, ses yeux le fixaient avec insistance, pourvu qu'il accepte ! Mais il était sorti plus tôt pour elle, elle en était sûre. Alors, tout pouvait bien arriver.

" Voila un bien drole de passe temps. Au fait ca vous gène si je fume pendant qu'on marche ? "

La jeune femme était belle.
Le froid, terrible ennemi, avait rosi ses joues et son nez. Le reste de blanc de sa peau, la petite touche magenta laissée pa la faicheur de l'air, le blond éclatant de ses cheveux, faisaient ressortir la profondeur de ses yeux sombres. Le cliché de la femme fatale était adossé au mur, attendant un homme.
La situation elle même faisait mentalement sourrire le bartender, au fond de lui, il revoyait l'image typique de la personne qui attend dans le froid, avec le petit flocon de neige, il ne manque que le grand sapin, pour completer le lieu de rendez-vous des amoureux de l'hiver.

Elle était rapide, elle semblait savoir ce qu'elle voulait, cela lui rappelait comment il était lui même dans le temps... Il y a quelques années il se serait laissé invité, puis se serait cassé au beau milieu de la nuit. les temps changent.

" Je.. j'allais vous proposer la même chose. C'est vrai que vous avez dit que vous invitiez, mais ..

Pincipes, ou galanterie peu être ? il ne savait pas comment cela s'appelait, mais les rares fois où ils avaient été embaucher ailleurs que dans ce club miteux, c'est comme cela que ça se passait.
Peu être n'était-ce que facéties et pompes de ceux qui ont de l'argent, mais il aimait ça. Et puis ca plait aux femmes que l'on s'occupe d'elle plutot que l'inverse.

" Non que je refuse, mais je ne veux surtout pas m'imposer. Et, comme il est déjà minuit, il ne reste plus beaucoup d'endroit plus respectable qu'ici pour boire. "

Debbie partit d'un grand rire sonore, son rire perturbait le silence de la nuit déjà bien avancée. Oui, cette belle blonde, au milieu de la rue riait à gorge déployée, seule image qui faisait encore sourire dans ce décor lugubre.
Elle le regarda, droit dans les yeux, le gratifia d'un grand sourire qui semblait dire : vas-y, lance-toi, et lui dit, d'une voix pleine d'humour et d'humeur joyeuse :

"Ne vous en faites pas, ma maison n'est pas un bordel, du moins ce n'était pas le cas quand je l'ai quittée cet après-midi ! Allez, vous vous laisserez bien tenter pas un verre ou deux .. j'ai même de la vodka chez moi, ce n'est pas aussi bien fourni que dans votre bar, mais pour une célibataire, c'est déjà bien rempli."

Elle lui lança à présent un regard presque suppliant, ses yeux rieurs étaient presque tristes, elle voulait vraiment, vraiment vraiment qu'il accepte, ça lui ferait tellement plaisir !

Elle joua avec l'une de ses mèches de cheveux tout en observant le jeune homme. Elle le trouvait vraiment attirant, quelque chose dans son visage, dans son attitude attirait la jeune femme, ainsi, le regard scotché sur son visage, elle se rapprocha un peu plus, ses talons claquant à nouveau contre le bitume mal égalisé. Tout à coup, ce qui devait arriver arriva : en effet, le bitume était inégal à certains endroits, et en talons aiguilles Debbie ne faisait pas torp attention. Ainsi, son talon droit s'accrocha si l'on puit dire au béton et la jeune femme manqua de tomber, les quatre fers en l'air.
Elle ne s'écroula pas mais dû se retenir au jeune homme afin d'éviter de se casser la cheville. Elle s'était accorhcée instinctivement à son bras. Elle se rendit compte alors qu'il sentait .. bon .. oui, une odeur familière que Debbie appréciait énromément.
La jeune femme rougit, s'éloigna un peu après cette approche brève, et bégailla afin d'excuser sa maladresse.

"Je .. je ne faisais pas attention, je ne voulais pas .. pardon ..." Elle proconça ce dernier mot d'un ton las, dépité, elle baissa les yeux et la tête et se rendit compte comme elle devait baisser dans son estime !

De la vodka à la maison, et c'est un miracle... L'experience était à tenter. Bien qu'Irvine n'était pas un alcoolique, le loft du jeune homme ressemblait à son bar. Humble, simple, calme et rassurant.

" Ben, pourquoi pas, pour une fois, et, si c'est devenu un bordel pendant qu'il n'y avait personne, on pourra toujours se réfugier chez moi. "

Deborah, s'aprocha un peu de lui, jouant avec ses cheveux, était-ce la même femme que dans le bar ? Un rire, une attitude, bien que toujours un peu timide, différente, plus relachée ; le froid avait il jouer de la belle anglaise, autrement qu'en rosissant ses pomettes ?
De belle et distante, elle était devenue mignonne et douce.
Elle s'aprocha un tout petit peu plus, puis, avant de comprendre, Irvine avait un genou plié, il était penché au dessus d'une demoiselle cambrée, la soutenant dans ses bras. Son corp appuyé sur le bras du barman, le poignet juste entre les seins.

De souriant, amusé, Irvine était devenu rouge vif, ne sachant où se mettre, comment enlever son bras de là le plus vite possible. Il essaya de la relever, mais sa chaussure était coincée dans une cassure du bitume. Cendrillon des temps moderne ? Perdant sa chausse lorsque le prince charmant se présente à elle ?
Il passa le bras de la jeune demoiselle autour de son cou, avant de tendre le bras, vers la chaussure, détachant alors la petite boucle qui la retenait au pied de Deborah.

" Ca va votre cheville ? "

* Ne pas aborder autre chose, ne pas essayer de lui faire remarquer où il avait son bras. Ne pas passer pour un pervers. Ne pas passer pour un cretin, ni un profiteur. être un homme digne et galant. Ne pas passer pour un pervers.... *

[ C'est assez moyen, suis pas fier. Mais c'est un des passages de la vie où on se trouve un peu con ... heureusement que ca arrive pas tous les jours ce genre de mésaventure. ]

Elle sentit une douce chaleur pénétrée tout son corps. Elle en avait des frissons, cette chaleur passait dans son corps entier, aucun endroit n'était délaissé. Elle avait le souffle chaud, et sentir celui de ce jeune homme sur sa peau la rendait toute euphorique. Alors, lorsqu'il se pencha afin de défaire la boucle qui retenait son pied à la chaussure, elle crut défaillir. Il pouvait ainsi la voir sous toutes les coutures, même en amour jamais elle n'avait connu pareil émois.

Le jeune homme se redressa, il la tenait toujours, bien qu'elle n'en ait plus vraiment besoin, mais se sentir ainsi protégée la faisait se sentir fort aise. Elle n'avait pas un très bon équilibre et savait que s'il la lâchait maintenant elle s'effondredait sans aucun doute.

"Ma cheville .. va bien, merci ..."

Elle le remercia d'un sourire franc mais gêné et tenta de poser le pied à terre, seulement le sol était si froid que ses orteils menacèrent de bleuir à cause de pareilles températures. Elle le souleva donc à nouveau et, d'un sourire plein de bienveillance, et d'une voix un peu gênée, cherchant ses mots, elle demanda à Irvine, timidement, les joues rougissantes :

"Pourriez-vous .. m'aider à .. remettre ma chaussure ?"

Cendrillon des temps modernes, voilà la vision qu'elle eut de cette situation. Elle trouva celà d'un drôle, c'était bien la première fois que ça lui arrivait ! Elle saisit une de ses mèches blondes et la fit s'enrouler autour de son doigt .. elle était gênée, oui, assez, mais en même temps, elle savourait sa position, appréciant ainsi le contact amené, la chaleur de l'autre ..
Elle sourit à nouveau, le regardant de ses grands yeux profonds. Alors qu'en temps normal Debbie paraissait froid, à ce moment précis, on eut dit une biche éffarouchée mais charmée, contradictoire ? C'est tout elle, ça !

"Mais au fait .. je ne connais pas votre nom .."

Cette phrase sortit de sa bouche en coeur, avec une voix tellement douce, tellement sucrée, qu'elle en eut presque honte ! Elle ne voulait pas qu'il se méprenne sur ses intentions, quoiqu'elle était sérieusement intéressée .. mais pour le moment, pas question de le laisser ainsi paraître !

Voila que l'image stéréotypique de comte de fée revenait.
Irvine sourit en aidant Debbie à se redresser, obnubilé pas ses pensées il la tennait encore lorsqu'elle se fut de nouveau debout, et jusqu'à ce qu'il se penche de nouveau, pour sortir la chaussure de la petite crevasse.

Elle n'était pas si enfoncée que cela, juste mal rentrée. Il n'eu aucun mal à l'en défaire alors que la demoiselle s'appuyait sur le bartender accroupi. Irvine posa alors la chausse délicatement près de l'autre jambe.
Laissant l'objet sur le sol, il posa ses mains sur la cheville légèrement bleuie par la température, et fit bouger celle ci en petit rond, pour la réchauffer, s'assurer que tout vas bien. Reprenant d'une main la chaussure, il guida ensuite le pied et dans le petit objet, et refermi légèrement la boucle, un peu plus lache qu'elle ne l'était.

" Je suis content que vous n'ayez rien, je m'appelle Irvine. Bartender de profession comme vous l'auriez deviner. Et vous mademoiselle Deborah, qu'est ce qui est venu à vous perdre dans si mauvais endroit ? "

Irvine se posta à la droite de la jeune anglaise, proposant son coude avec un sourrir, ne permettant pas à Debbie de savoir si il jouait là la comédie, ou si il y avait là une véritable invitation à marcher tout à ses cotés.

" Par où doit on aller pour, rapidement, nous mettre à l'abris et au chaud, et ainsi vous pourriez enlever ces instruments de torture que vous avez aux pieds ? "

On aurait put penser que cette phrase n'était qu'ironie pour dire qu'il faisait un peu froid, et que les chaussures de l'anglaise n'étaient pas les meilleures par un tel temps... Mais la fraiche brise, souffla une douce rafale glacée, le vent glissait entres les sangles qui serent la chaussure contre le pieds, la fine bourrasque soufflait sous la robe, s'engouffrait dans le blouson encore ouvert du bartender. Volant à Cendrillon et son prince un frisson de départ.

Debbie se demanda alors ce qui avait poussé ses jambes à l'amener ici .. une intuition ? Non juste l'envie de s'amuser et de faire une belle rencontre .. et puis de toute façon ...

"Ce devait être le destin, car rien n'est fait au hasard, tout est inéluctable, notre rencontre l'est aussi."

Debbie le regarda droit dans les yeux .. ce bras ainsi proposé la décontenançait : se moquait-il d'elle ? Non, elle ne le pensait pas, du moins ça ne semblait pas l'être .. Elle prit une grande inspiration, s'avança et passa son bras sous le sien, s'aggripant bien à lui. Elle souriait, bien que le vent froid venait fouetter son beau visage immaculé. Ses joues se démarquaient, devenant de plus en plus roses, ainsi que son nez qui prenait bien des couleurs.
Ils firent quelques pas afin de sortir de la rue sordide, arrivés dans le grand boulevard, ils s'arrêtèrent. Debbie ne savait pas lire toutes les inscriptions japonaises, aussi s'aidait-elle des rares panneaux anglais pour se rassurer .. elle se rappela alors qu'il fallait tourner à gauche et qu'au bout du compte, ils finiraient par tomber sur la maison.

"Eh bien nous allons tourner à droite et nous tomberons sur la bonne rue ! Et ainsi je pourrai enfin retirer mes .. "instruments de torture" comme vous dites."

Ils se dirrigèrent donc et, au bout de dix minutes de marche, agrémenté d'un vent refroidissant et de quelques grelons de temps à autre, ils arrivèrent devant la maison de Debbie. La façade ne se différenciait en rien des autres : la maison était rattachée aux autres, mais possédait une façade blanche éclatante, résultat d'une couche de peinture assez récente.
Debbie chercha dans son sac la clef, enfouie au fond en dessous de son portable et d'un mini-dico anglais-japonais .. lorsqu'elle les trouva enfin, elle enfonça la clef dans la serrure, la tourna trois fois et poussa la porte d'entrée qui donnait sur un sublime hall tout illuminé et très blanc. Sur les murs étaient accrochés multiples photos de fleur ainsi que d'elle, lorsqu'elle vivait encore en Angleterre. Au fond il y avait une porte en verre qui donnait sur la cuisine, elle-même raccordée au salon-salle à manger.

"Je t'en prie, entre ..."

[la suite dans ma maison ^____^ j'ouvre le topic]

» Dans l'eau chaude... [PV Alice Seki]
» Entrainement ... [ Irvine ]